Le lycée anti-stress

En fréquentant élèves et professeurs, on se rend généralement compte que le lycée est un lieu angoissant. Les locaux sont conçus pour des usages parfois obsolètes, les difficultés d’apprentissage ou d’enseignements des uns et des autres génèrent des situations difficiles, stressantes, pour l’ensemble des “habitants” d’un lycée. L’adolescence est un âge qui est souvent vécu comme difficile, et le lycée est le reflet de la somme des angoisses individuelles. Partant de ce constat, comment construire un lycée antidote à ces difficultés? Comment construire un lycée antistress, dans lequel on se sente mieux et où élèves comme profs se sentent à leur aise?

– Penser les lieux pour qu’ils soient agréables
Si les Régions investissent considérablement en terme d’architecture dans la construction ou la rénovation de lycées, les aménagements intérieurs ne sont souvent pas pensés. Construire des aménagements ouverts, avec des couleurs choisis, des lumières agréables et du mobilier adapté ne va pas de soi. Il est nécessaire de “professionnaliser” l’aménagement des lieux pour les rendre moins agressifs.

– Enseigner la gestion du stress
Le stress est une composante majeure de notre société contemporaine. Travailler sous contrainte, avec des délais serrés, sous une autorité hiérarchique, parler en public, respecter des échéances, gérer un conflit, faire face à un bug d’ordinateur, défendre des idées… sont autant de situations difficiles et récurrentes dans le monde du travail. On peut former les lycéens à ces situations, par le jeu de rôle, en groupes qui se connaissent, pour les familiariser avec ce type de situation, et désamorcer le stress ambiant par la pratique.

– Repenser le rythme lycéen
La peur de l’échec scolaire, le calendrier surchargé des lycéens apporte un stress continu dans le déroulement d’une scolarité. Peut-on penser un lycée à l’opposée de la société de l’hyper-vitesse, qui construise des individus capable de retrouver la sérénité dans la construction d’une société décélérée pour le bien-être des profs et des élèves? Ici la question du temps est primordial, cela suppose de construire l’opportunité de créer des césures assumées dans une formation, de répartir différemment les programmes, de revendiquer le temps pour apprendre. Cela suppose également de dédramatiser, de déculpabiliser l’échec possible dans un système qui n’est pas adapté à tous.