Le lycée coopératif

Le “lycée compétition” tel qu’il est souvent vécu, à travers le système de notation n’aide pas à établir des rapports pacifiés à l’intérieur du lycée. Avec l’accélération des pratiques numériques, les rapports entre enseignants et apprenants sont bouleversés. Le lycée ouvert et horizontal amène d’autres rapports entre les protagonistes. Est-t-il possible de construire une plus forte coopération, à l’intérieur du lycée, comme entre le lycée et son entourage?

– Réinvestir les lycéens dans le fonctionnement quotidien du lycée. Si les lycéens sont parfois vus comme des “consommateurs de cours”, sommés de venir dans l’établissement pour être gavés de connaissance, il peut être utile de les faire directement participer au fonctionnement de l’établissement. La coopération commence entre tous les acteurs du lycée. Associer les lycéens à la préparation de la cuisine, au ménage, à l’entretien des espaces verts, à la préparation des cours, à la gestion des dossiers administratifs, à l’information et à l’aide des autres lycéens (dans leur recherche de logement, d’aides sociales, etc)… sont autant de moyen de créer des “mini-stages” offrant une ouverture sur le monde professionnel qui fait parfois défaut à l’enseignement du lycéen.

– Construire des lieux et des moments d’échanges
Pour pouvoir coopérer, il faut que les prétextes de ces échanges soient aménagés. Un réseau social lycéen en ligne par exemple permet d’échanger des documents, des cours, des vidéos… Le mercredi après midi, consacrer à un atelier “Twitter” permet à un élève de seconde générale de former des élèves de terminales ou des professeurs à de nouveaux outils.

– Construire des systèmes d’échanges
Parce que la coopération s’organise, il faut également penser la gestion de besoins, et de propositions entre les acteurs du lycée et de son entourage. Une bourse aux projets par exemple permet de visualiser qui et comment aider. Une monnaie locale peut permettre de rémunérer différemment des lycéens qui apportent des coups de mains à des associations, entreprises, administrations proches du lycée, et leur permettre en échange d’accéder à des biens ou des services prédéfinis (boulangerie d’à côté, musique sur itunes) tout en inscrivant le lycée dans la réalité de son environnement économique.