Le lycée mélangé

Beaucoup d’employeurs le déplorent: les élèves qui ont suivit une “filière générale” ont une complète méconnaissance du monde du travail, et à l’inverse, ceux qui ont suivit une “filière technique” manquent d’ouverture sur d’autres activités que celle pour laquelle ils ont été formés. Par ailleurs, la séparation entre “cols bleus” et “cols blancs” à l’intérieur du lycée est préjudiciable pour les uns comme pour les autres. Peut-on envisager un lycée “mélangé” dans lequel les filières se croisent allègrement, permettant d’apporter aux uns et aux autres, ce qui manquent à leurs formations respectives?

– Penser des bâtiments croisés
Même si la cohabitation est parfois difficile à faire accepter, il parait bénéfique de penser d’abord par le plan, un lycée mélangé. Prévoir des espaces de rencontre, dédiés au croisement comme une cafétéria, un internat ou des salles où se mélangent professeurs, et élèves des différentes filières. Penser un lycée uni, alternant salles de philo, ateliers, salle de TP, amphis… amènerait nécessairement des “frictions” à faire bonifier entre les différentes filières.

– Accentuer le brassage inter-filières
Pour l’instant il parait trop souvent improbable à un lycéen du professionnel de faire l'”option musique” et à un lycéen du général de faire l'”option schémas techniques”. Permettre les ponts entre les emplois du temps de ces élèves, et ouvrir les options en les proposant dans les trois filières générale, technique et professionnelle amènerait une ouverture d’esprit à chacun beaucoup plus grande.

– Proposer des sujets non-différenciés
Apprendre à réparer des voitures, tout en réfléchissant à l’impact de l’automobile aujourd’hui, ou réfléchir au web des objets connectés, en travaillant dans des fablabs, sont des sujets contemporains qui ne différencient pas une approche générale d’une approche technique. En amenant des sujets optionnels qui appellent des compétences croisés, la rencontre entre les lycéens des filières se construira naturellement.