“J’adopte mon arbre”
Le 6 janvier 2011, nous rencontrons Gaia Carabillo, une habitante de Saint-Gilles qui nous raconte l’histoire de son projet « j’adopte mon arbre ». Elle nous explique sa démarche de l’organisation de la fête de la rue à l’adoption d’un arbre, et nous essayons d’en tiré les “ingrédients de la réussite” d’un tel projet.
En 2008, un groupe d’habitants des rues Crickx et Gustave Defnet, dont Gaia fait partie avait lancé l’idée d’une “rue aux enfants” dans leur quartier. Pendant cette fête, la rue est fermée aux voitures, et de nombreuses activités y ont été proposées : « atelier de recyclage avec les enfants, éducation à la propreté et au tri, ateliers avec les enfants des différentes association du quartier, concours de fanfares, poneys, jeux de société, château gonflable… et surtout jeux libres dans un espace sans voitures. » décrit-elle.
Gaia profite de l’événement pour proposer aux habitants « d’adopter » les arbres de la rue, en en jardinant le pied. Le jour de « la rue aux enfants », elle promène un char de verdure portant une joyeuse banderole colorée : « Ma rue fleurie ma rue jolie », et avec les enfants, elle plante des fleurs au pied des arbres de la rue, puis propose à leurs parents de continuer à en prendre soin tout au long de l’année…
Avec ce succès elle présente « j’adopte mon arbre » aux projets Quartier Verts de la commune de Saint-Gilles, et obtient une petite subvention pour faire perdurer cette action. Plusieurs des parents qui étaient présents à « la rue aux enfants » ont répondu positivement. Ils ont alors pu signer un « certificat d’adoption » et installer des pancartes d’information sur chaque arbre, pour rendre officielle leur « propriété » et éviter le dépôt de déchets ou le passage des chiens… Avec ce certificat, ils s’engagent à entretenir le pied de leur arbre et contribuent à l’embellissement de leur rue, et l’amélioration de leur vie de quartier…
Le quartier est familial et multiculturel, c’est une grande réussite pour Gaia de pouvoir rassembler ces familles de cultures différentes autour du jardinage. «Tout le monde jardine ! Dans tous les pays, on cultive… », Adopter un arbre ce n’est pas seulement entretenir l’espace public, c’est aussi rencontrer ses voisins et échanger avec eux. Elle nous raconte comment les relations de voisinages se sont densifiées depuis l’adoption des arbres. Pour elle l’implication des enfants est primordiale, « quand on touche les enfants, on touche les parents !», et c’est à la fois pour eux et grâce à eux que le projet « j’adopte mon arbre » existe. Effectivement le réel bénéfice de cette action, n’est ni environnemental ni esthétique, mais bien social. Les familles se retrouvent dans la rue plus souvent, donc on s’y rencontre plus facilement…