Retour sur la promenade du samedi 12 novembre dans le quartier Maritime

Retour sur la promenade de samedi dernier dans le quartier Maritime.

Ce samedi 12 novembre vient de se dérouler, sous le soleil et dans la bonne humeur, la première des 3 promenades citoyennes «  Les Pas pour le dire », organisées par la Commune de Molenbeek-St-Jean. Cette première édition avait pour cadre le quartier Maritime, au nord du Boulevard Léopold II.

Mais d’abord, bref rappel sur le principe. Nées d’une initiative de l’Agenda 21 communal, les promenades sont des balades urbaines d’environ 2h30, ponctuées de visites / rencontres. Au cours de ces visites, l’idée est de découvrir – pour chaque promenade-  4 acteurs locaux du développement durable à travers les 4 dimensions de ce dernier que sont : l’environnement, le social, l’économique et- à la croisée des trois précédents –  la mobilité et le territoire. L’objectif des promenades étant à la fois : de faire découvrir à ces participants leur quartier sous un angle nouveau, celui du développement durable ; de sensibiliser les citoyens aux initiatives de leur quartier ; mais aussi – et surtout – de collecter les envies, attentes et critiques de chacun.

Pour ce faire, nous étions équipés de quelques outils :
– une carte géante, « embarquée » sur le sac à dos d’un de nos accompagnateurs, permettant au groupe de suivre en tout temps l’itinéraire de la promenade ;

– un « bâton de parole » enregistreur, afin de recueillir les impressions et commentaires des participants ;

– et enfin un appareil photo, à la disposition de chacun, pour garder trace des lieux traversés au cours de la promenade.

 

• La maison de la femme / dimension sociale

 

Notre première halte, qui était aussi le lieu de départ de la promenade, s’est tenue à la Maison de la Femme de Molenbeek.

Avec plus de 450 inscrites à son actif, cette association est un formidable lieu de rencontre et d’échange pour les femmes du quartier, autour d’activités variées comme des cours de langue, des activités sportives (piscine…), ou encore des ateliers cuisine et informatique.
Ce lieu vecteur d’un très fort lien social bénéficie d’un énorme capital de confiance de la part des ses adhérentes qui y voient, au delà des activités proposées, un vrai support psychologique.

 

Sur la route pour la prochaine halte, un groupe d’étudiants en architecture nous fait part de son projet actuel. Il s’agit de réfléchir à la construction d’une future mosquée bruxelloise. En effet, il faut savoir qu’à l’heure actuelle sur les 40 mosquées que comprend Bruxelles seules 8 sont reconnues de manière officielle. Les étudiants nous expliquent leur prise de contact avec les responsables religieux, les fidèles mais aussi les futurs voisins de la Mosquée afin que le projet soit accepté par tous.

 

 

Un temps d’arrêt est réalisé devant un parterre de végétation verdoyante un pied d’un arbre Rue Vandenboogaerde. Il s’agit du projet communal appelé « Maya’ge » qui permet à tout citadin « d’adopter » le pied d’un arbre et de le végétaliser au moyen de plantes fournies par le Service Plantations du quartier, sous condition de s’engager à les entretenir. L’idée de cette initiative est de favoriser la biodiversité urbaine en encourageant la venue d’insectes et donc d’oiseaux.

 

• L’oranger, service d’aide en milieu ouvert / dimension économique et sociale

Situé rue Le Lorrain, l’Oranger est un Service d’Aides en Milieu Ouvert.

L’association propose des aides individuelles et collectives aux jeunes de moins de 18 ans.

Elle mène aussi des actions auprès des pouvoirs publics, comme récemment, via un reportage de 25 minutes pour partager l’avis de la jeunesse de Molenbeek sur le milieu associatif.

L’idée étant d’encourager les jeunes dans une citoyenneté participative et locale.
Cette rencontre à été l’occasion de prendre acte des grandes difficultés sociales et économiques auxquelles font face des associations comme l’Oranger, ainsi que les jeunes qu’elle accompagne.

La promenade se poursuivant, elle se trouve ponctuée par une anecdote de l’un des promeneurs sur l’emplacement de la maison de Jacques Brel dans le quartier voisin, Schaerbeek, avenue du Diamant .

Nous nous arrêtons ensuite devant un espace en friche, coincé entre deux immeubles. À la question posée, « Et vous, vous en feriez quoi, de ce terrain ? », les idées ne manquent pas : bac à sable, jardin d’enfants, petit parc. Il est intéressant de voir que les réactions allaient en faveur d’espaces verts, plutôt que de combler ce vide par un bâtiment flambant neuf.

 

• L28 – Logement sociaux passifs et espaces verts adjacents / dimension environnementale

La 3e halte de notre promenade a lieu devant le bâtiment L28. Cette construction bardée de bois  – qui vient tout juste d’être livrée et inaugurée – à été construite dans le cadre d’un contrat de quartier et dans un objectif communal de développement du logement social à énergie passive initié en 2006. Vous avez dit « bâtiment passif » ? Il s’agit en fait de logements tellement bien isolés qu’ils consomment jusqu’à 8 fois moins d’énergie qu’un bâtiment classique, avec bien sûr pour effet de réaliser d’importantes économies d’énergie, entre autres de chauffage ! Le bâtiment dispose également de panneaux solaires thermiques.

L’intervention ne s’arrête pas au bâtiment, puisque le parc longeant l’avenue Dubrucq a lui aussi été entièrement repensé pour accueillir petits et grands de la façon la plus agréable qui soit.

Sur notre route pour la dernière halte, nous nous arrêtons 5 minutes pour discuter d’une initiative citoyenne à cheval entre la commune de Molenbeek et celle de Laeken et qui est visible, bien que très discrète, depuis le début de la rue de la Sambre.

Il s’agit d’un jardin collectif qui s’étend entre les murs d’enceinte d’immeubles et la friche Tour & Taxis, avec un potager et de nombreuses variétés de plantes, ainsi qu’un composteur dans lequel chacun peut venir déposer ses déchets ménagers organiques.

Parmi les promeneurs curieux de cette découverte, l’un d’eux s’amuse à rêver de réhabiliter l’ancienne maison d’aiguilleur en ruine en petit café entouré de jardins.

 

• L’Escaut, agence d’architecture, urbanisme et scénographie / dimension territoire et mobilité

Dernière halte de cette première promenade citoyenne, le bureau d’architectes l’Escaut.

Architecture, urbanisme mais aussi scénographie et muséographie, l’agence l’Escaut a toujours tenu à intégrer une dimension participative dans ses projets.

Fondée il y a environ 20 ans par Olivier Bastin, cette agence présente une histoire  intimement liée au lieu, qui fut anciennement le bâtiment industriel de la Messagerie Internationale.

Sa particularité est de bénéficier de grands espaces, mis aujourd’hui à disposition d’artistes et d’initiatives locales pour diverses activités culturelles et artistiques : expositions, répétitions de compagnie de danse ou de théâtre, etc.

L’Escaut ouvre également régulièrement ses portes, que ce soit lors d’ « Open Pasta » un midi par mois ou encore pour l’ « Open Pastis » organisé tout les deux mois par le collectif de comédiens Vrac.

Il arrive également que le lieu accueille des événements divers concernant le quartier en tant que tel.

Fidèle à son attitude conviviale, le bureau accueille le débriefing de fin de promenade autour d’une soupe collective et d’un bon verre de vin.