St Orens de Gameville

St Orens est une commune de 10 000 habitants de la banlieue Est de Toulouse et a accueillie le premier atelier d’expérimentation de la boîte à outils Visions+21 le 28 Mars dans la perspective de finalisation de leur Agenda 21 à la fin 2013 .
Ce fut l’occasion pour SDS et l’ARPE d’expérimenter certains des outils de la boîte à outils Visions+21 développé avec le Commissariat Général au Développement durable du Ministère français de l’Ecologie, du Développement durable et de l’énergie ainsi que l’association 4D et le centre de ressources ETD .
Dans le processus normal de mise en place d’un projet Agenda 21 tel que défini par le cadre de référence Agenda 21 , la définition des enjeux et le diagnostic territorial sont directement suivis par l’élaboration du plan d’action. Le plan d’action a souvent tendance à être un recueil assez complet d’un ensemble de mesures et d’actions pour le développement durable mais manque souvent de synergie avec une réflexion stratégique territoriale plus large du projet Agenda 21. Corine Cabassud , Conseillère déléguée à l’Agenda 21 de Saint Orens et Vanessa Gordillo, chargée de mission Agenda 21, ont décidé d’introduire une étape intermédiaire entre le premier Agenda 21 et le second pour construire une vision durable, souhaitable de St Orens et développé des orientations stratégiques pour le nouvel Agenda 21.
 

Les principales étapes du processus de co-construction de la vision ont été d’examiner les hypothèses d’évolution du territoire (quels seront les potentiels enjeux du territoire au niveau social, économique, environnemental ?) à travers une série fictive de coupures de journaux, et une sélection de défis susceptibles de se produire en 2033 et l’extrapolation rétrospective des orientations stratégiques prises en 2013 pour répondre efficacement à ces enjeux…

 
35 citoyens , agents et élus ont interagit sur une journée avec un certain nombre d’outils de la boîte à outils Visions+21 :

1. Contextualisation des territoires dans l’environnement stratégique – examen d’une série d’hypothèses d’évolution à travers les coupures de journaux fictives ;

2. Tests de robustesse des territoires en transition – basé sur une série de 7 grands défis décrivant « action sociale décimée », « échec de la démocratie représentative », « politiques publiques à la traine » ; « croissance endogène du bâti », « transports publics en faillite »; « rural à l’abandon » ou « food jacking chez les maraîchers bios » ! À travers une série de grandes orientations stratégiques de transition durable locale les participants ont joué le rôle de journalistes/reporters racontant la manière dont St Orens a sut relever ces nombreux défis en 2033 et expliquant comment les décisions prises en 2013 et en particulier à travers l’Agenda 21 ont joué un rôle déterminant dans la robustesse et la capacité du territoire à surmonter ces défis. Les participants ont élaboré, à la manière de dossiers de presse, 7 dossiers hypothétiques pour le journal web local : la Déphèche du Midi.fr.

Parmi les questions stratégiques classiques d’un Agenda 21 : tels que la participation citoyenne, l’engagement des parties prenantes et acteurs du territoire, le renforcement des solidarités locales, un certain nombre de points ont émergé et ont fait l’objet de discussions :
– la responsabilité collective de tous les acteurs sur le territoire (ou co-responsabilité sociétale du territoire) : les problématiques des zones périurbaines tiraillées entre la préservation des terres agricoles et la pression de l’urbanisation, les différences de salaires entre habitants à faibles revenus travaillant à Saint Orens et habitants à moyens-forts revenus travaillant en dehors de la commune, le trafic routier qui se densifie face au manque de transports en commun, etc. ne cessent de rappeler l’intérêt d’une approche plus systémique des politiques publiques locales, entre tous les acteurs du territoire. Cette coordination entre les acteurs et la construction de synergies sur le territoire sont justement ce à quoi devrait pouvoir répondre l’outil l’Agenda 21.
– création de business modèles durables et d’emplois “verts” : mêlant à la fois services et activités locaux existants et installation d’activités manufacturières durables, un processus de transition durable entraînant à la fois le développement/l’émergence de nouvelles filières durables locales et la transformation en activités durables des entreprises/emplois existants. Par exemple, la Région Bruxelles-Capitale à travers son projet d’Alliance Emploi-Environnement, anime le développement de nouveaux modèles potentiels permettant la création d’emplois non-délocalisables et d’activités à valeur durable et réunit par la même occasion l’Agenda 21 avec le secteur privé…
– l’éducation vers la durabilité : la sensibilisation au développement durable apparaît clairement comme une question brûlante. Au-delà de la formation initiale et professionnelle dans le développement durable, les pouvoirs publics locaux jouent un rôle important à travers l’éducation informelle des citoyens notamment dans la façon dont les services publics fonctionnent (principe d’exemplarité) et peuvent sensibiliser au développement durable les citoyens dans la vie quotidienne (éco-gestes, tri sélectif, gestion différenciée, zéro-phyto, etc.) et dans la formation des élus et des agents publics au développement durable. Ces enjeux d’éducation au développement durable et de montée en capacité de l’ensemble des acteurs du territoire (élus, agents, citoyens, etc.) est un sujet central dans le cadre d’un Agenda 21.
– La transversalité entre Agendas 21 : au-delà de la promotion de la transversalité entre les silos des pouvoirs publics et administrations locaux, le risque de superposition et de conflit entre les différents Agenda 21 multi-échelles du territoire (Agenda 21 de commune, de communauté de communes, de pays, de départements, de région, etc.) fonctionnant eux-mêmes en silos vis-à-vis les uns des autres (manquant de synergie et de coordination) est apparu comme un défi complexe et un enjeu fort à relever pour les Agendas 21 (qui se doivent de construire des projets de territoires cohérents et fonctionnant avec les inter-territorialités, inter-acteurs, etc.)

Les résultats de la journée vont maintenant être analysées et synthétisées dans un Plan d’Orientation Stratégique qui doit être approuvé au niveau de la commune.